L’importance de dialoguer avec nos organes

  • Moi : Comment tu vas ?
  • La tête : Devines…
  • Moi : N’est – ce pas plus simple que tu me le dises ?
  • La tête : Ça va…
  • Moi : C’est-à-dire ?
  • La tête : Que je tiens le coup, je suis très résistante.
  • Moi : Tu résistes à quoi déjà ?
  • La tête : A « l’ingéniosité » créatrice de l’homme.
  • Moi : De quoi tu parles ?
  • La tête : De tous ces produits cosmétiques, de toutes ces coiffures, de toutes ces accessoires qui rivalisent farouchement en matière d’innovation, pour me parer de leurs intelligences et découvertes.
  • Moi : Tu n’es pas heureuse qu’on pense à toi, qu’on s’occupe de toi, qu’on réfléchisse en permanence pour t’embellir, ce qui contribue au maintien de ton estime de soi ?
  • La tête : De quoi tu parles ?
  • Moi : Ne devrais-tu pas te réjouir du fait que tu sois au cœur des préoccupations, que la recherche de ton bien être soit un objectif toujours d’actualité ?
  • La tête : Mais de quoi tu parles à la fin ?
  • Moi : Je parle de ce que tu rouspètes au lieu d’être reconnaissant du fait que beaucoup pensent à toi et te chouchoutent de tant de manières.
  • La tête : Sérieusement tu appelles ça chouchouter ? Tu es tombé sur la tête ?
  • Moi : Oh oui ! Je tombe sur toi qui se lamente, qui t’insurge contre des bonnes volontés qui s’évertuent à s’occuper de ton look et de son attrait.
  • La tête : Attends…tu es sûr que tu vas bien ?
  • Moi : On ne peut plus sûr. Pourquoi ?
  • La tête : Tu as l’air d’avoir perdu la tête.
  • Moi : C’est -à-dire ?
  • La tête : Réfléchit un peu.
  • Moi : A quoi donc ?
  • La tête : Des gens s’évertuent à vouloir « bien te traiter » sans jamais échanger avec toi, sans demander ce dont tu as besoin, sans chercher à te connaitre, sans te laisser le temps parfois de placer un mot… N’est-ce pas de l’agression, de la violation de la vie privée, une maltraitance déguisée, de l’irrespect ?
  • Moi : Tu as l’air plutôt frustrée…
  • La tête : N’est-ce pas frustrant quand des gens que tu appelles « bien intentionnés » me tiennent dans tous les sens, me mettent toutes sortes de couleurs, de condensés et de liquides pour soi-disant me soigner sans jamais se préoccuper de ce que je pouvais bien ressentir ?
  • Moi : Tout dépend de la perception, de l’angle de vue.
  • La tête : Bien dit. Et quand tu réfléchiras un peu plus, tu verras certainement que ces soi-disant bienfaiteurs n’ont jamais pensé à moi dans leurs actions. Tout a toujours tourné autour d’eux. Ils ont toujours voulu satisfaire leurs envies, leurs égos, leurs volontés, leurs « bonnes volontés ».
  • Moi : J’essaie d’imaginer.
  • La tête : Imaginer ??? Ne vois-tu pas que je souffre dans leurs mains, qu’ils se paient ma tête ?
  • Moi : Perception… angle de vue, ma chère !!!
  • La tête : En effet, nous n’avons pas la même perception des choses.
  • Moi : C’est certain… Mais que veux-tu ?
  • La tête : Respirer, vivre, être…
  • Moi : Tu rêves ?
  • La tête : Oui, je rêve : Respirer-Exister-Vivre-Etre
  • Moi : C’est-à -dire ?
  • La tête : Réfléchis, fais travailler tes méninges et tu verras mieux.
  • Moi : Vas-y, développes stp, ne fais pas l’importante.
  • La tête : Donc je fais l’importante quand je dénonce ce qui ne m’agrée pas, quand je réclame ce que je voudrais pour être bien ?
  • Moi : Ne le prends pas mal, stp.
  • La tête : Non, t’inquiète, je suis très résistante ! J’ai déjà résisté à beaucoup de maux et je saurais encore le faire. Toutefois j’insiste sur le fait que je reste la tête.
  • Moi : N’est-ce pas égoïste ?
  • La tête : C’est ça… La question de perception, d’angle de vue… Toutefois tu devras reconnaitre, bon gré, mal gré que je suis la tête et que je reste la tête… S’il en est ainsi, est-ce égoïste d’affirmer qui je suis et le proclamer haut et fort ? Ne devrais-je pas augmenter de décibels ???
  • Moi : Pas besoin. C’est intégré. Tu es la tête et tu restes la tête. C’est légitime.
  • La tête : Très bien. Je suis la tête. Toutefois, je ne demande qu’à respirer, exister, vivre, être. 
  • Moi : Mais, ne devrais-tu pas t’approcher de ceux que tu estimes qu’ils ne te respectent pas et échanger, discuter avec eux dans le calme et la convivialité au lieu de broyer du noir ?
  • La tête : Très belle suggestion qui, certainement pourrait me faire moins mal… Je dois avouer que cette discussion avec toi m’a fait beaucoup de bien : j’ai vidé un peu de mon amertume.
  • Moi : Tout le plaisir est pour moi ma chère et je suis prête à renouveler cet exercice au besoin.
  • La tête : Merci ma mignonne.
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